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nuit !… Quels plaiſirs enveloppa ſon ombre voluptueuſe ! quelle extaſe ! Que de jouïſſances dans une ! Brulans d’Amour, collés étroitement enſemble, agités, immobiles, nous nous communiquions des ſoupirs de feu : nos deux ames confondues par les baiſers les plus ardens, ne ſe connoiſſoient plus ; éperdûment livrées à toute l’yvreſſe de nos ſens, elles n’étoient plus qu’un transport inexprimable, avec le quel, heureux mortels nous nous ſentions délicieuſement mourir !

Si les plaiſirs du corps ſont ſi vifs, quels ſont ceux de l’Ame ! je parle de cette