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Surpris de la beauté de cette fleur, avec quelle avidité le Berger la conſidere ! Avec quel plaiſir il la touche, la parcourt, l’examine ! Le trouble de ſon cœur eſt marqué dans ſes yeux.

La Bergere eſt auſſi curieuſe d’elle même pour la premiere fois ; elle avoit déja vu ſon joli minois dans un clair Ruiſſeau : le même Miroir va lui ſervir pour contempler des charmes ſecrets qu’elle ignoroit.

Mais elle découvre à ſon tour combien peu Daphnis lui reſſemble. Qu’elle lui