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ble obéir à leurs amours. Tout vous eſt de l’Amour une leçon vivante.

Que de réfléxions vont naître de ce nouveau ſpectacle ! jusqu’où la curioſité ne portera-t-elle pas ſes regards ! L’Amour l’aiguillone ; il veut inſtruire l’un par l’autre ; il a fait la gorge de la Bergere, différente de celle du Berger : elle ne peut reſpirer, ſans qu’elle s’éleve, c’eſt ſon langage : il ſemble qu’elle veuille forcer les barrieres de la pudeur, comme indignée d’une contrainte qui la fâche. Penſées naïves, deſirs innocens, tendres inquiétudes, tout ſe dit ſans fard ;