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Vous ſoupirez, vous ſentez les douces approches du plaiſir ! Amour, que tu es adorable ! ſi ta ſeule peinture peut donner des deſirs, que ferois-tu toi même ?

Joüiſſez, Phylis, joüiſſez de vos charmes : n’être belle que pour ſoi, c’eſt l’être pour le tourment des hommes.

Ne craignez ni l’Amour, ni l’Amant ; une fois maitreſſe de mon cœur, vous le ſerez toujours. La Vertu conſerve aiſément les conquêtes de la Beauté.

J’aime, comme on aimoit, avant qu’on eut appris a ſoupirer, avant qu’on eut