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jeu néceſſaire ; que la tendreſſe qui les accompagne autoriſe d’amoureux larcins & n’exige plus qu’une douce violence ; que deux beaux yeux, dont le trouble augmente les charmes, demandent en ſecret ce que la bouche refuſe ; que l’amour éprouvé de l’amant eſt couronné de myrthes par la vertu même ; que la Raiſon n’a plus d’autre langage que celui du cœur ; que… les expreſſions me manquent, Phylis, tout ce que je dis n’eſt pas même un foible ſonge de ces plaiſirs : aimable foibleſſe ! Douce Extaſe ! C’eſt envain que l’Eſprit veut vous exprimer, le cœur même ne peut vous comprendre.