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ture, nous ſeuls ſommes éveillés : venez ſous ces arbres, où l’on n’entend que le doux bruit de leurs feuilles ; c’eſt le Zéphir amoureux qui les agite ; voyez comme elles ſemblent planer l’une ſur l’autre & vous font ſigne de les imiter.

Parlez, Phylis, ne ſentez vous pas quelque mouvement délicat, quelque douce langueur qui vous eſt inconnue ? Oui, je vois l’heureuſe impreſſion que vous fait ce miſterieux Azile : le brillant de vos yeux s’adoucit, votre ſang coule avec plus de viteſſe ; il éleve votre beau ſein, il anime votre cœur innocent.