Page:La Mettrie - L’art de joüir, 1751.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10

O vous, tendres, naïfs ou ſublimes interpretes de la volupté, vous qui avez forcé les Graces & les Amours à une éternelle reconnoiſſance, ah ! faites que je la partage ! S’il ne m’eſt pas donné de vous ſuivre, laiſſez moi dumoins un trait de flamme qui me guide, comme ces Cometes qui laiſſent après elles un ſillon de lumiere qui montre leur route.

Oui, vous ſeuls pouvez m’inſpirer, Enfans gâtés de la Nature & de l’Amour, vous que ce Dieu a pris ſoin de former lui même, pour ſervir à des projets dignes de lui, je veux dire, au bonheur du