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ſez l’Amour qui les déſavoue. Livrez vos corps aux Satires ; ceux qui s’en contentent, en ſont dignes ; mais vous ne l’êtes pas d’un cœur né ſenſible. Vous vous proſtituez envain ; envain vous cherchez à m’ébloüir par des charmes vulgivagues : ce n’eſt point la joüiſſance des corps, c’eſt celle des Ames qu’il me faut. Tu l’as connue, Ninon, cette joüiſſance exquiſe, durant le cours de la plus belle vie ; tu vivras éternellement dans les Faſtes de l’Amour.

Vous, qui baiſſez les yeux aux paroles chatouilleuſes, Précieuſes & Prudes, loin