Page:La Mettrie - L’art de joüir, 1751.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129

belles encore qui inſpirent les plus douces rêveries, nuits vertes des forêts, où l’Ame enchainant ſes penſées volages, dans les bornes charmantes de l’Amour, contente, recueillie, ſe careſſe elle même, & ne ſe laſſe point de contempler ſon bonheur : Ombre impénétrable aux yeux des Argus, où il ſuffit d’être ſeul, pour deſirer d’être avec vous, Thémire ; & d’être avec vous, pour oublier tout l’Univers. Que dirai-je enfin ? toute la Nature eſt dans un cœur qui ſent la volupté !

Vous la ſentez, Sapho, vous éprouvez l’Empire de cette puiſſante Divinité ;