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matin, le ſoir flétrie ; moins durable que ces fleurs qui du moins ſures de parer nos campagnes durant l’Eté, embéliront peut-être l’Automne même ! Spectacle enchanteur dont l’éternité même ne pourroit me raſſaſier, un deſtin, cruel ſans doute, nous arrache au plaiſir de vous voir & de vous admirer ſans ceſſe, mais il eſt inévitable. Ne perdons point le tems en regrets frivoles ; & tandis que la main du Printems nous careſſe encore, ne ſongeons point qu’elle va ſe retirer ; joüiſſons du peu de momens qui nous reſtent ; buvons, chantons, aimons qui nous aime ; que les Jeux &