Page:La Mettrie - L’art de joüir, 1751.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102

terie d’Amour ? Vous croyez le prendre ſur des levres vermeilles ! L’Enfant qu’il eſt, s’y croit trop à découvert ! il ſe ſauve, il s’enfuit. Jeune Aurore, il eſt déja dans les boucles de vos beaux cheveux ; comme il s’y joue avec un ſouffle badin d’une épaule à l’autre ! Que j’aime à le voir, las de voltiger comme un oiſeau du lys à la Roſe & de l’yvoire au Corail, ſe repoſer enfin ſur votre belle gorge ! On l’y pourſuit, qu’il n’y eſt déja plus. Par où s’eſt-il gliſſé ? Où ſe cache-t-il ? Par tout où habite la beauté. Il s’eſt fait une derniere retraite, c’eſt là qu’il aime à s’arrêter, „comme une ten-