Page:La Mettrie - L’art de joüir, 1751.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99

foibles mortels, à croire pouvoir être heureux, ſans le ſecours de Venus ! Quelque induſtrieux que ſoient les moyens qu’on a imaginés, l’Amour en gémit ; craignons ſon courroux ; c’eſt le plus redoutable des Dieux. Venez, Zaïde, venez, ne ſentez vous donc point le vuide de votre condition ? & comment le remplir ſans amour ? Voyez les lys dont il a parſemé votre beau tein ! C’eſt pour donner à votre amant le plaiſir de les changer en Roſes. L’Empire de Flore eſt ſoumis à celui de l’Amour. Un jour viendra, n’en doutez pas, que vous vous repentirez, moins d’avoir