Page:La Mettrie - L’art de joüir, 1751.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98

Pourquoi vous mettre au rang des Prudes, vous qui ne l’êtes pas, reſpectable Zaïde ? Pourquoi accordez vous à mon idée plus qu’à moi-même ? Je ſuis tel que vous la ſuppoſez ; vous n’avez, j’en jure par vos beaux yeux, vous n’avez pas plus à craindre avec l’original, qu’avec la copie. C’eſt perdre de gaité de cœur un bien réel, pour embraſſer la Nue d’Ixion. Raſſurez vous ; ne craignez ni indiscrétion ni inconſtance, je n’en veux pour garans que vos charmes. Nos cœurs ſont faits l’un pour l’autre ; que la plus douce ſympathie les enchaine pour jamais. C’eſt bien à nous,