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un Pape de bonne foi l'a dit lui- même, pour tourmenter les malheureux mêmes qu'on fait périr, parce qu'on ne les trouve pas assez punis par leur propre conscience, qui est leur premier Bourreau? Ce n'est pas que je veüille dire que tous les criminels soient injustement punis; je prétens seulement que ceux dont la volonté est dépravée, & la conscience éteinte, le sont assez par leurs remords, quand ils reviennent à eux-mêmes; remords, j'ose encore le dire, dont la Nature auroit dû en ce cas, ce me semble, délivrer des malheureux entrainés par une fatale nécessité.

Les Criminels, les Méchans, les Ingrats, ceux enfin que ne sentent pas la Nature, Tyrans malheureux & indignes du jour, ont beau se