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comme cette Liqueur, pour le lendemain.

Contemplons l'Ame dans ses autres besoins.

Le corps humain est une Machine qui monte elle-même ses ressorts; vivante image du mouvement perpetuel. Les alimens entretiennent ce que la fièvre excite. Sans eux l'Ame languit, entre en fureur, & meurt abattüe. C'est une bougie dont la lùmière se ranime, au moment de s'éteindre. Mais nourrissez le corps, versez dans ses tuiaux des Sucs vigoureux, des liqueurs fortes; alors l'Ame, généreuse comme elles, s'arme d'un fier courage, & le Soldat que l'eau eût fait fuir, devenu féroce, court gaiement à la mort au bruit des tambours. C'est ainsi que l'eau chaude agite un sang, que l'eau froide eût calmé.

Quelle puissance d'un Repas! La joie renaît dans un cœur triste; elle passe dans l'Ame des Convives qui l'expriment par d'aimables chansons, où le François excelle. Le Mélancolique seul est accablé, & l'Hornme d'étude n'y est plus propre.

La viande crue rend les animaux féroces; les hommes le deviendroient par la même nourriture. Cette