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inattendu ? que les paupières se baissent à la menace d’un coup, comme on l’a dit ? que la pupille s’érrécit au grand jour pour conserver la rétine, & s’élargit pour voir les objets dans l’obscurité ? n’est-ce pas machinalement que les pores de la peau se ferment en hiver, pour que le froid ne pénètre pas l’intérieur des vaisseaux ? que l’estomac se soulève, irrité par le poison, par une certaine quantité d’opium, par tous les émétiques &c. ? que le cœur, les artères, les muscles se contractent pendant le sommeil, comme pendant la veille ? que le poumon fait l’office d’un soufflet continuellement exercé ? n’est-ce pas machinalement qu’agissent tous les sphincters de la vessie, du rectum, &c. ? que le cœur a une contraction plus forte que tout autre muscle ? que les muscles érecteurs font dresser la verge dans l’homme, comme dans les animaux qui s’en battent le ventre, & même dans l’enfant, capable d’érection, pour peu que cette partie soit irritée ? Ce qui prouve, pour le dire en passant, qu’il est un ressort singulier dans ce membre, encore peu connu, & qui produit des effets qu’on n’a point encore bien expliqués, malgré toutes les lumières de l’anatomie.

Je ne m’étendrai pas davantage sur tous ces petits ressorts subalternes connus de tout le monde. Mais il en est un autre plus subtil, & plus merveilleux, qui les anime tous ; il est la source de tous nos