Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome troisième, 1796.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Posez le moindre principe de mouvement, les corps animés auront tout ce qu’il leur faut pour se mouvoir, sentir, penser, se repentir, & se conduire en un mot dans le physique, & dans le moral qui en dépend.

Nous ne supposons rien ; ceux qui croiroient que toutes les difficultés ne seroient pas encore levées, vont trouver des expériences, qui achèveront de les satisfaire.

1. Toutes les chairs des animaux palpitent après la mort, d’autant plus long-temps, que l’animal est plus froid & transpire moins. Les tortues, les lézards, les serpens &c. en font foi.

2. Les muscles séparés du corps se retirent lorsqu’on les pique.

3. Les entrailles conservent long-temps leur mouvement péristaltique, ou vermiculaire.

4. Une simple injection d’eau chaude ranime le cœur & les muscles, suivant Cowper.

5. Le cœur de la grenouille, surtout exposé au Soleil, encore mieux sur une table, ou une assiette chaude, se remüe pendant une heure & plus, après avoir été arraché du corps. Le mouvement semble-t-il perdu sans ressource ? il n’y a qu’à piquer le cœur, & ce muscle creux bat encore. Harvey a fait la même observation sur les crapauds.

6. Bacon de Verulam, dans son traité Syl-