Ce n’est point ici une dédicace ; vous êtes fort
au-dessus de tous les éloges que je pourrois vous
donner ; & je ne connois rien de si inutile, ni de
si fade, si ce n’est un discours académique. Ce n’est
point une exposition de la nouvelle méthode que
j’ai suivie pour relever un sujet usé & rebattu. Vous
lui trouverez du moins ce mérite ; & vous jugerez au
reste si votre disciple & votre ami a bien rempli
sa carrière. C’est le plaisir que j’ai eu à composer
cet ouvrage, dont je veux parler ; c’est moi-même,
non mon livre que je vous adresse, pour m’éclairer
sur la nature de cette sublime volupté de l’étude.
Tel est le sujet de ce discours. Je ne serois pas le
premier écrivain, qui, n’ayant rien à dire, pour
réparer la stérilité de son imagination, auroit pris
un texte, où il n’y en eut jamais. Dites-moi donc,
double enfant d’Apollon, Suisse Illustre, Fracastor
moderne, vous qui savez tout à la fois connoître,
mesurer la nature, qui plus est la sentir, qui plus
est encore l’exprimer : savant médecin, encore plus
grand poëte, dites-moi par quels charmes l’étude