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tirées pour l’honneur d’une hypotheſe, dont on ne hait que le nom, fâché que la choſe n’ait pas lieu, de telles concluſions, dis-je, en font peu à leur auteur. Un homme du mérite de Needham avoit encore moins beſoin d’exténuer celui de M. Geoffroy, qui, autant que j’en puis juger par ſon mémoire ſur la ſtructure & les principaux uſages des fleurs, a plus que conjecturé que les plantes étoient fécondées par la pouſſiere de leurs étamines. Ceci ſoit dit en paſſant.

Le liquide de la plante diſſout mieux qu’aucun autre, la matiere qui doit la féconder ; de ſorte qu’il n’y a que la partie la plus ſubtile de cette matiere qui aille frapper le but.

Le plus ſubtil de la ſemence de l’homme ne porte-t-il pas de même ſon ver, ou ſon petit poiſſon, juſque dans l’ovaire de la femme ?

Needham[1] compare l’action des globules fécondants à celle d’une éolipille violemment échauffé. Elle paroit auſſi ſemblable à une eſpece de petite bileveſée, tant dans la nature même, ou dans l’obſervation, que dans la figure que ce jeune & illuſtre naturaliſte Anglois nous a donnée de l’éjaculation des plantes.

Si le ſuc propre à chaque végétal produit cette

  1. Nouvelles découvertes faites avec le microſcope. Leyde, 1747, in-12.