Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/255

Cette page n’a pas encore été corrigée

Cyclopes. Machine promenant ss yeux & voyant ces gens affreux , cet abyme du feu & des flammes, ces foufflets effroyables & les carreaux de foudre qu ils forgeoient , commença i frémir. II n’ofa ni reculer ni protefter. Cependant à chaque coup de marteau il fembla vouloir s’évanouir, tant il étoit hors de lui.

Caron enfin Fintroduifit dans la chambre, qui étoit vis-à-vis la forge des Cyclopa, de s’en retourna. Ce fut l’appartement descharlatans % des Scaramouches & des Pantalons. Platon les avoir féparés de fes autres fujets , pour conferver entre ceux-ci la paix, la confervation de la tranquillité éternelle. Les charlatans , de leur côté , ne furent pas mécontens de cette difpofition de Plu ton. lit vécurent depuis dans le voifinage des Cyclopes à leur aife , dans uqt libre république, sans loix, fans ordre , fans gène , fans contrainte & même fans fouverain.

Ils pouffèrent juftement des cris horribles comme M. Machine entra dans la porte. Ils se préparèrent pour faire ce même jour un repas à pique-nique. M. Machine fut d’abord bien fatisfait de se voir dans une compagnie si amusante, qui favorifoit le matérialifme.

Mais i peine avoit-il fait fes premiers complimens, qu’on demanda fon nom. Je fuis Machine, dit-il. Quoi ! répondit un certain pédant de quelque