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XXIII.

Les tâtonnemens de l’art pour imiter la nature, font juger des ſiens propres.

XXIV.

Tous les yeux, dit-on, ſont optiquement faits, toutes les oreilles mathématiquement ! Comment ſait-on cela ? Parce qu’on a obſervé la nature ; on a été fort étonné de voir ſes productions ſi égales, & même ſi ſupérieures à l’art : on n’a pu s’empêcher de lui ſuppoſer quelque but, ou des vues éclairées. La nature a donc été avant l’art, il s’eſt formé ſur ſes traces ; il en eſt venu, comme un fils vient de ſa mere. Et un arrangement fortuit donnant les mêmes privileges qu’un arrangement fait exprès avec toute l’induſtrie poſſible, a valu à cette commune mere, un honneur que méritent les ſeules loix du mouvement.

XXV.

L’homme, cet animal curieux de tout, aime mieux rendre le nœud qu’il veut délier plus indiſſoluble, que de ne pas accumuler queſtions ſur queſtions, dont la dernière rend toujours le