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Préliminaire. 49

tence de dieu ne font que fpécieufes d : cblouiifantes ; que celles de l’immortalité’ de Vame ne Ibnc que fcholaftiqn€s & frivoles ; que rien en un mot ne peut donner d idées de ce que nos fens ne peuvent fentir , ni notre foible efprit comprendre : nos illumine’s Abadlfles , nos poudreux SckoLires , crieroHt vengeance, & un Cuijîre à rabat ^ pour me rendre odieux à toute une nation , m’appellera publiquement atkéc : mais fi j’ai raifon , li j’ai prouvé uns vérité nouvelle , refuté une ancienne erreur, approfondi un fujet fupcrficiellement traité, j’aurai étendu les limites de mon favoir & de mon efprit ; j’aurai , qui plus eft, augmenté les lumières publiques , & l’efprit répandu dans le monde , en communiquant mes recherches , & en ofant afficher ce que tout philofophe timide ou prudent fe dit à l’oreille.

Ce n’eft pas que je ne puifTe être le jouet de l’erreur ; mais quand cela feroit, en faifant penfcr mon lecleur , en aiguifant fa pénétration, j’ctendrois toutefois les bornes de fon génie , & par-là même, je ne vois pas pourquoi je ferois 11 mal accueilli par les bons efprits.

Comme les plus fauffes hypothefes de Defcartes pafTerit pour dheureufes erreurs , en ce qu’ciics ont fait entrevoir & découvrir bien des veritéiqui feroient encore inconnues fans elles ; les fyi-Tome L ^