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^8 .Discours

car tous ces éloges nom rka coûté à mes adverfaires, Quel’e que fi it ma fpéGuhtion dan^ le repos de mon cabinet , ma pratique dans le monde ne lui relTcmbk gucre , je ne moralife point de bouche, comme par écrit. Chez moi, j’écris ce qui me paroit vrai ; chez les autres je dis ce qui me paroit bon , faluraire, utile, avantageux : ici je pre’fère la vérité , c. mme philofophe ; là, l’erreur , comme citoyen ; l’erreur efl çn effet plus à la portée de tout le monde ; nourriture générale des efprits ,. dans tous les temps & dans tous qs lieux-, quoi de plus digne d’éclairer & de conduire ce vil troupeau d’imbécilles mortels ! Je ne parle point dans la fociété de toutes ces hautes vérités philofophiques , qui ne font point faites pour la multitude. Si c’eft, déshonorer un grand remède , que de le donner â un malade abrolument fans relfcurce , c’eft proilitucr l’augufte fciencs des chofcs , que de s’en entretenir avec ceux qui n’étant point initiés dans {e^ myfieres , ont des yeux fans voir , & des oreilles fans entendre. En un mot , membre d’un corps dont je tire tant d’avantages , il efl Julie que je me conduife fans répugnance fur des principes auxquels ( pofée la méchanceté de l’efpcce ) chacun doit la fureté de fa perfonne & de ks biens. Mais philofophe , attaché avec ^laifir au char glorieux de la fageflé , m’éleyaus