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30 Discours

La venu peut donc prendre dans l’aihée les racines les plus profondes, qui Ibuvent ne tiennent, pour ainfi dire, qu’à un fil fur la iuriace d’un cœur dévot. C’ell le fort de tout ce qui part d’une heureufe ofganîfation ; les fentimens qui naiflent avec nous font ineîÏAçables , & ne nous quittent qu’à la mort.

Après cela , de bonne foi , comment a-t-on pu mettre en queftioii fi un déiile , ou un Spinofifte pouvoit être honnête homme ? Qu’ont de répugnant avec la probité les principes d’irréligion ?

Ils n’ont aucun rapport av.ec elle , toto cœlo 

diflant. J aimerois autant m’étonner , comme certains catholiques, de la bonne foi d’un protedant. W n’.eil pas plus raifonnable , à mon avis, de demander fi une f< ciété d’achces pourroit fe foutenir. Car pour qu’une focieté ne foit point troublée , que faut-il ? Qu’on reconnoiffe la vérité des principes qui lui fervent de bafe ? Point du tout. Qu’on en reconnoifie la f.igeîlë ? Soit. La nécelîité ? Soit encore , li l’on veut, quoiqu’elle ne porte que fur l’ignorance & : l’imbecilité vulgaire. Qu’on les fuive ? Oui : oui fans doute , cela fuffit. Or quel eft le déilte ou l’athée, qui, penlànt autrement que les autres, ne fe conforme pas cependant à leurs mœurs ? Quel efl le matérialifle, qui plein, & comme gros de fon fyfteme , ( foit qu’il garde intérieurement fa façon