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Préliminaire. t)

ne crois à ce qui me fcmble la vérité même. Nous çoiinoifTons comme vous cette hydre à cent & cent mille têtes folles, ridicules & imbecilies ; nous favons combien il eft difficile de mener un animal qui ne fe la’iTe point conduire , nous applaudiffons à vos loix , a vos mœurs & à votre religion fnême, prclqu ’autant qu’à vos potences & à qs échafauds. Mais à la vue de tous les hommages que nous i’p. :dons à la fageffe de votre gouvernement , n’êtes - vous point tentés d’en rendre à votre tour à h vérité de nos obfcrvations , à la folidité de nos expériences, à la richclfe enlin , & 3 l’utilité, qui plus eft , de nos découvertes ?

Par quel aveuglement ne voulez - vous 

point ouvrir les yeux à une fi éclatante lumière ?

Far quelle baffjiTe dédaignez-vous d’en 

faii-c ufage ? Par quelle barbare tyrannie , qui plus ell, troublez-vous dans leurs cabinets, ces hommes tranquilles, qui honorant l’elprit humain & leur patrie, loin de vous troubler dans vos fonélicns publiques , ne peuvent que ^s encourager à les bien remplir, & à prêcher, fi vous pouvez , même d’exemple ?

Que vous connoiiTez peu le philofophe, fi vous le croyez dangereux !

Il faut que je vous le peigne ici des couleurs les plus vraies. Le philofophe eil homme, & par confequenî il n’cft pas exempt de toutes paffions ;