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que compofées , ne font que de fimples attributs, ou de pures de’pendances des corps : 2®. que l’anie n’eft que la forme , ou t accident du corps , ils ajoutent en vain peur fe mafqucr , ou fe fauver de l’ennemi , les énithetes de fubjifhinte ^ on (tabfoiu : il falloit auparavant preiTentir les conféqucnces de la doctrine qu’ils embrafToicnt , & la rcj errer , s’il eut t’té poliible , plutôt que d’y faire de ridicules redriâiions. Car qui croira de bonne foi, que ce qui ell matériel dans tous les corps animes, ceiTe de fetre dans Thomme ? La contradidion eft trop révoltante. Mais les fcholaftiques l’ont eux-mêrr.es fentie , plus que les théologiens , à l’abri defquels ils n’ont que voulu fe mettre par ces détours & CQS vains fubterfuges.

Eayle dit dans fon dici’wnnalre , à l’article de Lucrèce , « que ceux qui nient que l’ame foit » dillincle de la matière , doivent croire tout » l’univers animé , ou plein d’ames :quc les plantes » & les pierres même font des fubflances penfautes ; des fubftances qui pxcuvent bien ne pas J5 fentir les odeurs, ne pas voir les couleurs, ne » pas entendre les fons ; mais qui doivent néceffairement avoir des connoiffances dans l’hypo- >» the/e des matérialises, ou des atomiftes ; parce » que les principes matériels fimpks, de quelque » nom qu’on les décore, n’ont rien de p’us précieux que ceux qui forment une pierre ; & qu’en » conféquence