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2io Traité

Amman a tort de croire que le défaut de la luette empêche de parler. Mr. Aftruc, (i) & pîuiieurs autres auteurs (2) dignes de foi ont des obfervations contraires. Mais il faut d’ailleurs une parfaite organifation , & comme une communication (qui s’ouvre en quelque forte au moindre lignai ) du cerveau , aux nerfs des inftrumens qui fervent à parler. Sans cts organes , naturellement bien faits , les fourds inftruits par Amman pourroient bien un jour entendre les autres parler, & mettre leurs pen fées par écrit , mais ils ne pourroient jamais parler eux-mêmes. Il faut aufîi des organes bien conditionnés , lorfqu’on apprend à un animal à parler, ou qu’on l’inftruit pour divers ufages. Un fourd , & par conféquent muet de naiffance , peut apprendre à lire & à prononcer un grand nombre de mots dans deux mois. Amman en cite un , qui favoit lire & réciter par mémoire l’oraifon dominicale au bout de quinze jours. Il parle d’un autre enfant qui dans un mois apprit h bien prononcer les lettres , à lire , & à écrire paffablement : il favoit même aflez bien l’ortographe. Le plus court moyen de l’enfeigner aux fourds , & de leur faire retenir plus aifement les (i) De Morb. Vcncr.

(2) Bartholin, Hildanus , Fallope, &c.