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DE l’Ame. 207

(les organes de la parole 20. 11 examine lui-mêi-né de la même manière Ion propre gofrcr , & tâche d’imiter les mêmes mouvcmens que le toucher lui a déjà fait appercevoir. 3^. Ses yeux lui fervent d’oreilles , ( félon l’idée d’Amman ) c’efl-àdire , il regarde attentivement les divers mouve. mens de la langue, de la mâchoire, & des lèvres, lorfque le maître (r) prononce une lerire. 4.°. 1} fait ks mêmes raouvemens devant un miroir & hs répète jufqu’à une parfaire exécution. <^o. Le maître ferre doucement ks mrines de fon écolier pour l’accoutiimer à ne faire paffer l’air que par la bouche. 6°. Il écrit la kttre qu’il fait prononcer, pour qu’on l’étudié , & qu’on la prononce fanscelîe en particulier.

Les fourds ne parlent pas , comme on le croit , défi qu’ils entendent ; autrtment nous parierions tous facilement une langue étrangère , qui ne s’apprend que par l’habitude des organes à la prononcer : ils ont cependant plus de facilité à parler ; c’eil pourquoi l’ouïe qu’Amman donne aux fourds , eit le grand myftere & la bafe de fon art. Sans doute à force d’agiter le fond de leur gorge, comme ils voient faire, ils fenrent à la faveur du canal d’Euftache un trembkment, (2) On commence par les voyelles.