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DE L ’ A ME. 1 9 ?

ils ne donnoient qvie le nom de matière , davcc les formes aclixeî & fenîities de ces ûibftances. Ainfi l’ame iVctoit ai :trefois dvfcorec ôxs épithetes de fpirùuclle Si à’ immitérielU ^ que parce quoi la regardoit comme la forme , ou la faculté active & fenfitive parfaitvjment développée, & même élevée au plus haut point de pénétration dans Ihomnie. On connoiL par ce que je viens de dire h véritab]*^ ori2 ;ine de la métanhyfique, jugement dégradée de fa chimérique ncbleffé.

Plufieurs ont voulu fe fignaler, en foutenanc que l’ame raifonnable & l’ame fenfitive formoient dvux am.es d’une nature réellement dillinclc , & qu’il falloit bien fe donner de garde de confondre enfemble. Mais comme il cil prouvé que l’ame ne peut juger que fur les fenfations qu’elle a ; l’idée de ces philoiophes a paru impliquer une contradiction manifefie , qui a révolté tous les efprits droits & : exempts de préjugés Aulîi avons -nous fouvent fait obferver que toutes les opérations de l’ame font totalem.ent arrêtées lorfque fon fcnthucr.t eft fufpendu, comme dans toutes les mah-.lics du cerveau , qui bouchent & détruifent toutes les communications d’idées entre ce vii’cere & les organes ferifitifs ; de foite que plus on examine toutes les facultés intelieéLuelles en elles - mêmes , plus on demeure fermement convaincu qu’elles font toutes renfermées dans la faculté ào. :.,ntir , dont elles N 2.