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beaucoup près , le même degré , la mcmc étendue d’intelligence ; & en cherchant la raifon de cette differenre, ils ont cru qu’elle ne pouvoit dépendre que de l’organifation corporelle, plus parfaite dans les uns que dans les autres , & non de la narure même de l’âme. Des obfervations fort fimples les ont confirmés dans leur opinion. Ils ont vu que qs caufcs qui peuvent produire du dérangement dans les organes,, troublent, altèrent lefprit, & peuvent rendre imbécille l’homme du monde qui/ , a le plus d’intelligence & de fugacité. Delà ils ont conclu aflez clairement, que la perfection de l’efprit conlille dans l’excellence des facultés organiques du corps humain : & fi leurs preuves n’ont pas été jufqu’ici folidcment réfutées, c’ell qu’elles portent fur des faits ; & à quoi fervent en effet, tous les raifonnemens , contre des expériences incontellables & des obfervations journalieres ?


Il faut cependant favoir que quelques-uns ont regardé notre amc , non - feulement comme une fiihfidnce JpLritucUe , parce que chez eux cette expreliion ne fignifioit qu’une matière déliée, active, & dune fubtilité imperceptible ; mais même comme immatérielle , parce qu’ils diilingaoienr dans la fubflancc des corps , comme on l’a tant de fois répété, la partie nue, c’eil-à-dire , celle qu’ils rcgardoiencîimplcment comme mobile, & à laquelle