Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/188

Cette page n’a pas encore été corrigée

17^ Traité

par le tranfport d’humeurs épaiifes & imme’abîeç dans le cerveau. Toutes les caufes du fommeil peuvent s’expliquer par cette première. Dans le ibmmcil parfait , lame fenfitive eft comme anéantie , parce que toutes les facultés de la veille qui lui donnoient des fenfations , font entièrement interceptées en cet état de conipreirioii du cerveau.

Pendant le fommeil imparfait , il n’y a qu’une partie de ces facultés , qui foit fufpendue , ou interrompue, & les fenfations quelles produifent, font incomplettes , ou toujours défeâueu fes en quelque point. C’eft par-là qu’on diflingue les rêves qui réfultent de ces fortes de fenfations , d’avec celles qui affccient l’ame au réveil. Les connoiflances que nous avons alors avec plus d’exactitude & de netteté , nous découvrent affez la nature des rêves, qui font formés par un chaos d’idées confufes & imparfaites. Il eft rare que l’ame apperçoive en rêvant quelque vérité fixe , qui lui fafîe reconnoître fon erreur. Nous avons en rêvant un fentiment intérieur de nous - mêmes , & en même - tems un aîFez grand délire, pour croire voir, et pour voir en effet clairement une infinité de chofes hors de nous ; nous agiffons , foit que la volonté ait quelque part , ou non , à nos aélions. Communément des objets qui nous ont le plus frappés dans le jour , nous appa-