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D E L ’ A M E. Çl

On ne peut en effet concevvoir la formation des corps vivans , fins aucune caufc qui y prelide , fans un principe qui règle & amené tout a une fin déterminée ; foit que ce principe confifte dans les loix générales par lefquelles (i) s’opère tout le me’chanifmc àçs actions de œs corps ; (bit qu’il foie borné à des loix particulières originairement réfidentés ou inclufes dans le germe de ces corps même , & : par lefquelies s’exécutent touîcs les fonclions pendant leur accroiifemcnt & leur durée.

Les philofophes dont je parle , ne fortoient pas des propriétés de la matière pour établir ces principes. Cette fubllance à laquelle ils attribuent la faculté de fe m.ouyoir elle-même , avoit aulfi le pouvoir de fe diriger dans fes mouvemens ; l’un ne pouvant nihlilter fans l’autre ; puifqu’on conçoit clairement que la raémc puiiïance doit écre également , & le principe de i^cs mouvemens , & le principe de cette déterminadon , qui font deux’ chofes abfplumcnt individuelles & inféparables, C’eil pourquoi ils regardoient l’anie végétative ^ comme une forme fiiblLanticlîe parement matérielle , malgré lef^^cce d’iiitcllige.ice dont ils ima-= ginoient qu’elle n’éroit pas dépourvue. (i) BOERH. Elem. Chem. p. 35, 30. Abrégé de ffi théorie chyjnique. p. 6, 7.