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las que rassasiés. Oh ! pourquoi la nature nous fit-elle si foibles ?

Je la priai de m’expliquer cette aventure ; et comment, croyant aller chez mon inconnue, l’on m’avoit conduit chez une autre aussi aimable qu’elle : voici ce qu’elle me répondit.

Après ce qui vient de se passer entre nous, chevalier, je puis vous faire tous les aveux sans rougir. Je vous aimai dès l’instant que je vous vis pour la premiere fois : je m’apperçus avec douleur que mon amie vous plaisoit plus que moi ; tous vos soins se dirigerent vers elle ; à peine fîtes-vous attention à moi. Votre liaison fut si promptement formée que je n’eus pas le tems de la traverser, comme j’en avois formé le dessein. Mais connoissant le caractere inconstant de ma