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meurs… Je sens effectivement ses bras se desserrer et tomber languissamment, et moi-même je me trouvai dans cette délicieuse extase où la nature, accablée de plaisir, semble se confondre et s’anéantir.

Lorsque j’eus repris mes sens, mon adorable maîtresse n’étoit point encore revenue à elle. Je voulus l’admirer dans l’état d’anéantissement où elle se trouvoit. Je fus ouvrir un rideau. Mais, ô dieux ! juge de mon étonnement ; je ne reconnois pas mon inconnue ; c’est son amie, celle qui l’accompagnoit à nos rendez-vous dans le parc.

Te l’avouerai-je, je sentis renaître en moi de nouveaux desirs, que je n’eusse peut-être pas éprouvés si promptement avec ma maîtresse. Pouvois-je voir impunément devant moi