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Quelle générosité ! Oh, pourquoi m’a-t-on forcé de la payer d’ingratitude, comme tu vas le voir par la suite de ces mémoires !

Chaque fois que je me trouvois avec ma bienfaisante amie, je la pressois de se faire enfin connoître à moi. Ne devoit-elle pas être assez sûre de mon amour et de ma discrétion ? Ce mystere, lui disois-je, étoit une offense pour un amant. Toujours elle avoit éludé mes demandes. Elle finit par me prier de cesser de la tourmenter pour savoir d’elle une chose qu’elle ne vouloit pas m’apprendre, et m’ordonna (ce sont ces termes), de me donner de garde, sur-tout, de prendre sur son compte aucunes informations, ou de la suivre, me menaçant, si cela arrivoit, de toute son indignation et d’une haine égale à l’amour qu’elle m’avoit témoi-