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par m’abandonner aveuglément à mon sort ; je me couchai et dormis, bercé par les songes les plus flatteurs.

Le lendemain, je me rendis à dix heures du soir au théâtre de nos ébats amoureux ; j’eus, en vérité, la plus grande peine à le retrouver, tant il me fallut faire de détours pour y parvenir. À peine y étois-je arrivé, que j’entendis marcher près de moi ; c’étoit mon aimable inconnue. Grand dieu, qu’elle étoit belle ! Il faisoit excessivement chaud ; quelques fleurs entrelaçées au hasard dans ses cheveux blonds, qui tomboient en grosses boucles sur un cou d’ivoire, formoient toute sa coëffure, et lui donnoient l’air de la déesse des fleurs ; les couleurs vermeilles de ses joues faisoient honte au bouquet de roses qui couvroit sa gorge nue. Elle n’étoit vêtue que d’une longue gaule