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de te peindre ici toutes les jouissances que je ressentis dans cette fortunée soirée. Il fallut enfin nous séparer : nous nous jurâmes une fidélité éternelle ; nous nous promîmes de nous revoir le lendemain à la même heure. Elle partit, et je revins chez moi, enchanté de ma nouvelle connoissance.

Je t’avoue cependant que j’étois furieusement intrigué du mystere qu’elle mettoit avec moi. Pourquoi craignoit-elle tant que je la connusse ? pourquoi ces menaces de se venger de moi, si je faisois quelques tentatives pour savoir qui elle étoit ! Combien j’étois surpris du rôle qu’elle faisoit jouer à celle qu’elle appelloit sa sœur ! Comment devoit-elle avoir soin de ma fortune ? Je me perdois dans toutes ces idées ; je ne savois que penser de cette étonnante aventure. Je finis, enfin,