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avoit… Je suis donc aimé. Mais comment avoit-elle fait pour découvrir ma demeure ? J’étois confus de n’en avoir pu faire autant de la sienne. N’avoit-elle pas le droit de me reprocher d’avoir mis moins d’activité qu’elle dans mes recherches ? Cependant, trois grands jours devoient s’écouler avant que j’aie le bonheur de la voir. Mon impatience me les faisoit regarder comme trois siecles. Enfin, je vis arriver ce fortuné moment. Dès huit heures du soir je fus au rendez-vous, comme si en m’y trouvant plutôt, cela eût dû avancer l’instant qu’elle avoit fixé. Je ne trouvai jamais le tems ſi long. Que j’accusai souvent les heures de lenteur ! Dix heures frappent enfin. Le col tendu, l’oreille au guet, j’écoute attentivement ſi je n’entends marcher personne. Le moindre bruit, l’agitation