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Je restai quelque-tems immobile ; je ne pouvois sortir de l’endroit où j’étois. Un lien invisible sembloit me retenir. Je croyois avoir fait un rêve agréable. Cependant peu à peu mes idées se calmèrent, à mesure que se dissipa la bourasque violente qui s’étoit élevée dans mes sens. Lorsque je me reconnus, je scrutai le fond de mon cœur ; je fus étonné de n’y plus retrouver l’image de la princesse : celui de mon inconnue avoit pris sa place. En comparant les sentimens qui m’agitoient, pouvais-je même dire avoir jamais aimé la premiere… Adieu, nous nous reverrons… Ces mots retentissoient encore au fond de mon ame. Mais quelle affreuse réflexion !… Je ne connoissois point leur demeure, et elles ignoroient la mienne. Oh ! comment pourrons-nous donc nous revoir ! Je volai sur leurs traces pour