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comme un songe. Minuit sonne : elles parlerent de se retirer. J’offris de les reconduire, ce qu’elles refuserent formellement, me défendant même de les suivre. Je les voyois partir avec douleur : je tenois la main de celle qui venoit de me subjuguer en si peu de tems, je la pressois dans la mienne, j’y appliquai mes levres brûlantes de desirs. Bientôt, entraîné par un mouvement involontaire, je laisse aller sa main, et je la serre elle-même avec force dans mes bras. Ma bouche rencontre la sienne. Ô dieu ! mon baiser m’est rendu. Je sens sa langue s’introduire entre mes levres : je lui glisse la mienne, elle semble vouloir l’aspirer. Nos soupirs se confondent ; tout-à-coup elle s’échappe avec promptitude… Adieu, me dit-elle, nous nous reverrons, et elles disparoissent.