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Il fallut le touchant de ce tableau pour me décider à l’accompagner dans sa fuite. La sirène triompha. Je fis rassembler chez elle et chez moi ce que nous avions de plus précieux. Je me déguisai en abbé et nous partîmes.

Nous fûmes arrêtés à Sens ; on nous demanda ce qu’il y avait de nouveau à Paris. Ma présence d’esprit ne m’abandonna pas dans une circonstance si critique. La Duchesse pâlissait et était prête à se trouver mal. Je tremblais qu’elle ne nous fit reconnaitre : je détournai de dessus elle l’attention de ces curieux trop indiscrets, en leur disant des horreurs de celle même qu’ils tenaient entre leurs mains.

— La meilleure nouvelle que je puisse vous apprendre, c’est que cette coquine de Polignac, et toute sa séquelle, sont en fuite. On court après eux, etc., etc. Ils jetèrent tous un cri de joie. Heureusement ils ne savaient pas encore qu’on arrêtait toutes les voitures de ceux qui n’étaient pas munis de passeports. Ils nous laissèrent aller, nous comblant de bénédictions pour la