Page:La Messaline française, 1789.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rable, j’allais avoir mon hôtel, mes gens, ma voiture, etc., etc., etc. Oh ! d’honneur, mon cher ami, je croyais faire un beau rêve.

Dès le lendemain je pris mon parti, j’exécutai fidèlement les ordres que me donnait dans son billet ma divine inconnue ; et d’ignoré que j’étais, je me fis bientôt remarquer par ma belle dépense que je faisais, par mon faste orgueilleux et l’insolence de mes laquais. J’avais pris le nom de D. S., nom d’une terre qui autrefois avait appartenu à ma famille.

Ce commerce avec mon inconnue dura environ six mois : pendant ce temps j’avais reçu à plusieurs fois des sommes considérables pour me faire toujours vivre d’une manière très-aisée, si mon ostentation ne m’eut pas entraîné si loin ; un jour que nous étions ensemble et qu’à une de nos scènes amoureuses succédait un de ces moments de calme et d’épanchement, aussi intéressants pour ses cœurs tendres et sensibles que ceux où l’on est bouillonnant d’effervescence dans un de ces instants, dis-je, mon