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Je ne pus donc lui refuser, et je pris le portefeuille en lui baisant respectueusement la main, à laquelle tout aussitôt elle substitua sa jolie bouche. Je vis l’instant où nous allions recommencer nos agréables folies, si sa sœur ne fut venue nous avertir qu’il était temps de nous séparer ; elles partirent.

Lorsque je fus dans ma chambre, je voulus voir ce que contenait le portefeuille qu’elle m’avait donné ; mais conçois-tu quel ne fut pas mon étonnement en remarquant qu’il était enrichi de diamants pour près de 20 000 francs ; le bouton qui servait à l’ouvrir valait à lui seul plus de 8 000 fr. ; il renfermait en outre trente billets de la caisse, de mille francs chacun. Quel magnifique présent pour moi ! Je ne pouvais en croire mes propres yeux ! Quelle devait donc être la fortune d’une femme assez riche pour faire de semblables sacrifices ? Déjà j’avais pris la résolution de lui rendre le tout, lorsque dans le fond je trouvai ce billet :

« Accepte, mon cher chevalier, lorsque c’est l’amour qui donne, l’amour-propre