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de désirs. Bientôt entraîné par un mouvement involontaire, je laisse aller la main, et la serre elle-même dans mes bras. Ma bouche rencontre la sienne. Ô Dieu ! mon baiser m’est rendu ; je sens sa langue s’introduire entre mes lèvres ; je lui glisse la mienne, elle voulait l’aspirer. Nos soupirs se confondent ; tout à coup elle s’échappe avec promptitude…

— Adieu, me dit-elle, nous nous reverrons. — Et elles disparaissent.

Je restai quelque temps immobile ; je ne pouvais sortir de l’endroit où j’étais. Un lien invisible semblait me retenir. Je croyais avoir fait un rêve agréable. Cependant, peu à peu, mes idées se calmèrent, à mesure que se dissipa la bourrasque violente qui s’était élevée dans mes sens.

Lorsque je me reconnus, je fus étonné de n’y plus retrouver l’image de la princesse : celui de mon inconnue en avait pris la place.

En comparant les sentiments qui m’agitaient, pouvais-je même dire avoir aimé la