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claire, fort catégorique et très-digne, mais comme elle n’apprendrait rien de nouveau au lecteur, nous en donnerons seulement la conclusion :

» En résumé, général, je vois que nous avons cru trop naïvement à des paroles amies. M. le ministre plénipotentiaire de France à Mexico m’écrit en date du 12 juillet 1852, et la lettre passe par vos mains ; il me dit que notre position est réglée avec M. Romirez, ministre des affaires étrangères, que des ordres vous seront envoyés par le gouvernement central, et sur la réception de ces ordres, vous écrivez à M. le gouverneur de Sonore, le 7 août, en parlant de nous : J’exigerai qu’ils renoncent à leur nationalité ou ils auront à se réembarquer[1].

» Ceci, général, est à mille lieues des promesses faites à M. le ministre de France. . . . . . . . . . . . . . . . » Comme chef de l’expédition française, je n’attends plus ni protection ni appui des autorités du pays. J’ai vainement invoqué l’un et l’autre depuis mon débarquement.

» Comme simple membre de ladite expédition, je refuse, pour ma part, et d’une manière absolue, d’accepter aucune des trois conditions qui me sont proposées.

» J’ai l’honneur, etc.

Comte Raousset-Boulbon.

El-Saric, 28 août 1852. »

Certes, s’il n’eût été retenu par de hautes considérations, si le poste qu’on lui avait confié ne lui eût pas fait un devoir du calme et de la patience, M. de Raousset aurait répondu avec moins de modération aux prétentions du commandant général, mais surtout, il aurait

  1. Voici le texte espagnol de la lettre du général : Dispuse que veniesen a esta ciudad en donde exijiria yo que renuncien a su nacionalidad o tendran que reembarcarse.
    Miguel Blanco.