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y reconnaître les mines, et en prendre possession au nom de la société.

Vu les difficultés de tous genres qui s’opposaient à l’exploitation de ces mines, l’autorité compétente avait fixé un laps de temps pendant lequel la compagnie Restauradora était seule autorisée à prendre possession d’Arizona.

La compagnie française, on ne saurait trop le répéter, devait être armée et organisée militairement. Sa mission expresse était de protéger l’exploitation des mines contre toute agression des Indiens Apaches, terreur du pays.

La société Restauradora faisait tous les frais de l’expédition. M. de Raousset devait trouver à Guaymas des vivres et des munitions ; trente mille rations devaient en outre l’attendre au Saric, à mi-roule de Guaymas à Arizona.

Pour sa part, M. de Raousset avait cession de la moitié des terrains, mines, placers découverts et à découvrir.

Tel était l’objet nettement défini de l’expédition ; telle est son origine authentique. En France, ce n’eût été qu’un traité très-clair, ressortissant tout au plus de la juridiction d’un tribunal de commerce ; au Mexique, le traité, à peine signé, devint une affaire d’État, un germe de guerre civile, sans autre solution qu’une retraite honteuse ou une revendication par les armes.