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le mettre en rapport avec des gens importants, capables de le seconder. La question fut retournée sous toutes les faces. La nécessité de s’entourer de Mexicains fut reconnue unanimement, et sur une lettre de M. Levasseur, ministre de France, M. de Raousset partit pour Mexico, et vint soumettre ses plans à une maison de banque considérable, la maison Jeker Torre et Comp.

Voici quels étaient ces plans.

Les mines d’Arizona, depuis longtemps abandonnées, à cause du voisinage terrible des Indiens Apaches, étaient reconnues pour les plus riches et les plus facilement exploitables de la Sonore. Il s’agissait d’en obtenir la concession du gouvernement mexicain, d’y attirer l’émigration française, d’en chasser les Indiens, et de rendre un pays magnifique, tous les jours reconquis par le désert, à la civilisation, à la richesse.

Après deux mois de pourparlers, M. de Raousset avait vaincu toutes les difficultés ; la compagnie Restauradora était fondée, et une concession régulière lui était faite par le général Arista, président de la république mexicaine (17 février 1852).

Deux autres mois après (7 avril 1852), M. de Raousset signait un traité particulier avec la maison Jecker Torre et compagnie, agissant comme directeurs de la compagnie Restauradora.

Aux termes de ce traité, M. de Raousset s’engageait à débarquer le plus tôt possible à Guaymas, en Sonore, avec une compagnie française, armée et équipée en guerre, de cent cinquante hommes au moins.

Un agent de la compagnie devait l’attendre à Guaymas et explorer, de concert avec lui, les parages d’Arizona,