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regard doux ; je n’en finirais pas, mon cher ami, si je t’énumérais tous ce que l’on rencontre dans les rues de le Panama. Mais, ce que le regard se plaît à chercher, ce sont les splendides épaules des femmes jaunes de ce beau pays. Quand je dis jaunes, c’est que je subis involontairement l’influence du souvenir, car, du blanc européen au noir de Guinée, toutes les couleurs se rencontrent parmi les indigènes.

» Nous avons à bord plusieurs Américains qui retournent en Californie ; l’un a rapporté à New-York vingt mille piastres ramassées aux mines en quatre mois ; un autre a récolté treize mille piastres d’or en onze mois, Un de ceux-là offrait aujourd’hui à un capitaine de navire vingt dollars par jour s’il voulait travailler pour lui aux mines. Ces gens-là m’ont donné des détails de mœurs qui sont la chose du monde la plus fantasque. Le jeu, en Californie, est une fureur ; mais une fureur et une débauche magnifiques. On parle de tables de jeu sur lesquelles le banquier étale un million de dollars, et il se trouve un ponte pour faire banco.

» Adieu, je vais vérifier tout cela par moi-même, je franchis une cataracte, arriverai-je vivant ou noyé ? . . . . . . . . . . . . . »

Le 22 août 1850, M. de Raousset débarquait à San-Francisco.