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Alors, comme aujourd’hui, les discordes civiles
Livraient au factions les peuples et les villes.
Lorsqu’entre deux combats il écrivait ses vers,
Le Dante, ce grand cœur plein d’amère tristesse,
Dans son âme unissant Florence et sa maîtresse,
Portait le ciel et les enfers !

Aujourd’hui, comme alors terrible, sur nos têtes
L’horizon menaçant se charge de tempêtes ;
Dieu se lasse et s’irrite, il retire la main
Qui maintient en repos l’équilibre du monde.
Qui peut de l’avenir sonder la nuit profonde ?
Qui sait où nous serons demain ?
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Dans une pièce des plus légères, on trouve les vers qui suivent. Ils prouvent que, malgré la turbulence de sa vie, Gaston de Raousset était souvent dominé par des pensées sévères.

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Dieu condamna l’homme au travail austère
Et de la douleur le fit compagnon :
Il faut déchirer le sein de la terre
Pour en féconder le moindre sillon.

Plus on veut savoir plus grande est la peine
La science amère est lente à venir,
Et quand on arrive enfin, hors d’haleine,
Vient la pâle mort, suprême avenir !
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