Page:La Madelène - Le comte Gaston de Raousset-Boulbon, sa vie et ses aventures, 1859.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mis dans une bière et enterré décemment. Don Vincent Oviédo resta en prière au pied de la fosse jusqu’à ce qu’elle fût comblée.

Le comte Gaston de Raousset-Boulbon était âgé dE trente-six ans.

Voici le rapport du général Yanès au ministre dE la guerre du Mexique :


Excellence,

Le 9 août, en conseil de guerre ordinaire, présidé par le général Gradué, le colonel du 5e bataillon, Domingo Ramilès de Arellado, et composé de MM. les capitaines Antonio Mondoza, Juan, B. Navarre, Domingo Duffoo, Julio Gomez, Wenceslao Dominguez et Isidore Campos, a été examiné le procès instruit contre le comte Gaston Raousset-Boulbon, dans les formes voulues. Le conseil, après avoir entendu la défense et les disculpations de l’accusé, après avoir rempli les formalités de la loi, a déclaré, à l’unanimité, que M. de Raousset fût passé par les armes.

Approuvant cette sentence (et après avoir consulté l’assesseur), j’ordonnai, le 10, qu’elle fût exécutée sur la place du Môle, à six heures du matin, le samedi 12, prescrivant, en même temps, que le condamné fût mis immédiatement en chapelle.

Pendant le temps qu’il est resté en chapelle, le comte a reçu tous les secours que sa situation demandait.

Il fit son testament, disposant librement des objets qu’il possédait dans ce port ; écrivit plusieurs lettres, parla à un de ses compatriotes, à son défenseur et à M. le vice-consul de France, auquel il recommanda partie de ses dernières dispositions ; on lui permit, en résumé, tout ce qui était compatible avec l’humanité et avec les circonstances. Les conseils de notre sainte religion lui furent prodigués par le curé de ce port, Vicente Oviédo.